L’accélérateur invisible de la transition énergétique : comment le leasing devient un atout stratégique pour les entreprises belges
D’ici 2030, la Belgique doit réduire ses émissions de CO₂ d’au moins 47 % par rapport à 2005. Un objectif ambitieux, surtout pour les entreprises confrontées à la hausse des coûts de l’énergie, à des marges réduites et à la nécessité d’investir dans des technologies durables. Pourtant, un levier inattendu émerge — non pas sous forme de subsides, mais via de nouveaux modèles de financement. Le leasing, souvent perçu comme un simple outil comptable, s’impose comme un levier stratégique pour déployer à grande échelle des panneaux solaires, des solutions de stockage d’énergie ou un éclairage performant. Et ce n’est pas un rêve lointain.
L’efficacité énergétique demande du capital — et de la rapidité
La transition énergétique dans le secteur B2B n’est pas freinée par un manque de technologie ou de volonté, mais par des contraintes de financement. Pour les PME comme pour les grandes entreprises, les projets d’énergie durable sont gourmands en capital. Une installation photovoltaïque sur le toit d’un entrepôt coûte facilement 100 000 € ou plus. Une batterie de stockage ? Plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour beaucoup d’entreprises, cela signifie : attendre, reporter ou opter pour des solutions incomplètes.
Et c’est problématique. La pression s’intensifie via les rapports ESG, la hausse des prix de l’énergie et les attentes des investisseurs. Dans un contexte macro-économique instable, les décideurs doivent faire des choix difficiles. Les modèles d’investissement classiques (CAPEX) atteignent leurs limites. Le leasing apporte une alternative : flexible, évolutive, stratégique, avec souvent un retour sur investissement démontré en 5 à 7 ans.
4 facteurs clés qui font du leasing un accélérateur de la transition
1. Du CAPEX vers l’OPEX : le leasing comme instrument de coût opérationnel
En louant leurs technologies durables, les entreprises déplacent leurs dépenses d’un investissement unique (CAPEX) vers des coûts mensuels prévisibles (OPEX). Cela permet d’accélérer les projets sans alourdir le bilan.
« Chez Econocom, nous constatons une hausse de +35 % de la demande pour des projets énergétiques en formule leasing, notamment chez les entreprises qui souhaitent accélérer leur transition sans affecter leur trésorerie. »
— Christian Levie, Directeur adjoint chez Econocom Lease Belgique
Pour les CFO, cela permet d’investir de manière durable sans impacter leur solvabilité ni leur capacité d’investissement dans les activités principales.
2. Une logique “as-a-service” qui s’applique parfaitement à la gestion de l’énergie
Tout comme les entreprises adoptent des logiciels en abonnement, elles peuvent désormais accéder à des services tels que l’éclairage LED, les panneaux solaires ou les batteries via un modèle Energy-as-a-Service (EaaS). Celui-ci inclut non seulement le matériel, mais aussi l’installation, la maintenance et le suivi.
« On observe une tendance claire : les clients recherchent un intégrateur, un interlocuteur unique qui les décharge de la complexité. »
— Vincent Guillemot, responsable de la cellule Green & Energy chez Econocom Belux
3. L’Europe pousse vers une finance verte — et le leasing y trouve sa place
Le Green Deal européen et la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) tracent une ligne claire : les entreprises doivent mesurer, rapporter et réduire leur impact. Les solutions de leasing durable peuvent être certifiées comme financement vert, ce qui peut conduire à de meilleures conditions auprès des banques et des investisseurs.
Selon Deloitte (2023), d’ici 2026, les entreprises devront “aligner l’ensemble de leur portefeuille CAPEX et OPEX sur les cadres de reporting durable”. Le leasing permet transparence et flexibilité.
4. Le leasing : un levier stratégique à l’ère de l’ESG
Beaucoup d’entreprises considèrent encore le leasing comme un outil tactique — utile pour les véhicules ou le matériel informatique, rarement comme un élément central de leur stratégie de durabilité. C’est une occasion manquée.
Nous pensons que, dans l’ère ESG, le leasing devient un levier stratégique : il donne accès à la technologie, accélère les déploiements, favorise la circularité et facilite le reporting. Les entreprises qui le comprennent respecteront plus rapidement les réglementations, attireront plus facilement talents et investisseurs, et garderont la maîtrise de leurs coûts énergétiques.
Mais cela demande aussi un autre type de leadership. Le CFO ne peut plus être uniquement le gardien des chiffres : il doit aussi co-concevoir la stratégie de durabilité. Le DSI et les responsables techniques doivent collaborer étroitement avec la finance. Et les marketeurs ? Ils doivent oser raconter l’histoire d’un financement intelligent et durable, à la fois aux clients et aux collaborateurs.
Implications concrètes : 4 points d’action pour les entreprises
- Pensez OPEX, pas CAPEX
Explorez le leasing comme levier pour des projets énergétiques qui paraissent autrement hors de portée. - Intégrez le leasing dans votre stratégie ESG
Reliez vos projets énergétiques à votre reporting CSRD : les modèles de leasing sont mesurables et transparents. - Demandez des formules Energy-as-a-Service
Certains fournisseurs proposent des offres tout compris : installation, entretien, monitoring. - Travaillez de manière transversale
Impliquez finance, IT, opérations et développement durable dans une feuille de route commune pour les investissements énergétiques.
Conclusion
La transition énergétique n’est plus un défi technologique, mais bien financier et organisationnel. Les entreprises qui osent repenser leurs méthodes de financement se transformeront plus vite. Le leasing n’est pas un frein, mais un accélérateur. Pas un fardeau, mais un levier. Et peut-être même la clé d’un avenir résilient, durable et compétitif pour l’entrepreneuriat belge.